ALEXIS JEAN JOSEPH ROBIN (1884 – 1892)

Notre 19ème Maire est Alexis Jean Joseph ROBIN. Il est né le 7 octobre 1832 à St-Germain de-Prinçay, fils de Jean, charpentier au village du Tail et de
Modeste BERNARD. Il a une sœur cadette.
Marié le 20 février 1854 à Saint-Mesmin avec Antoinette GUITTON (1830 - 1916), ils eurent une fille.

ALEXIS JEAN JOSEPH ROBIN (1884 – 1892)

Il intègre en 1847 l’École des Arts et Métiers d’Angers ; il en sort 2ᵉ en 1850. Il est donc ingénieur à 18 ans !

 

Dès sa sortie de l’école, il commence une vie professionnelle bien remplie. Il prend d’abord avec son père la direction des fours à chaux des Cinq Fours puis, en 1856, dirigeant des mines de charbon. Il s’occupe aussi du commerce de grains. Il introduit le premier en Vendée la machine à battre à vapeur. Il installe des meules à broyer le plâtre. Il se voit décerner à ce moment-là la médaille d’or de l’Académie nationale.

En 1870, il devient propriétaire des fours à chaux du Pont-Corne, qu’il transforme en un établissement moderne, et relie par une voie ferrée à voie étroite à la gare, excédé par la lenteur des charrois par chevaux. Il en abandonne la direction en 1877 à son beau-frère et à son gendre. Patron « à la fois âpre, inflexible, sincère et loyal », il occupait en tout 150 ouvriers. La même année, il est nommé, avec le grade de chef de bataillon, commandant de la Garde Nationale des cantons de Chantonnay, des Essarts et de Mareuil-sur-Lay (40 compagnies et 6.600 hommes).

Il entre au conseil municipal en 1874 et est élu Maire le 18 mai 1884. Peu de temps après son installation, le 5 septembre 1884, les frères de St-Gabriel (en la personne de Jacques FOUCHER) déclarent l’ouverture d’une école libre de garçons sur un terrain appartenant au sénateur vicomte de BEJARRY, où était établie, depuis 1836, l’école libre primaire voulue par le curé de l’époque, M. ESNARD. Cette école deviendra le collège St-Joseph.

En 1885, il fait établir le plan de la ville et prend un arrêté pour fixer l’alignement des rues et leur numérotage. Il s’agissait de 34 rues, 3 impasses et 6 places publiques pour lesquelles ont été conservées pour la plupart les anciens noms populaires (notamment la place des Champs-Elysées conserve son nom) avec substitution du  nom « rue » à celui de « route » pour chaque sortie de la ville. Quelques particularités : la Grande Rue devient Rue Nationale, la rue de la Fontaine (en référence à la source) devient rue La Fontaine et on baptise les rues de Metz, de Lorraine et d’Alsace pour honorer les deux Provinces et la principale ville perdues en 1870.

Il réalise en 1886 la mise en place de l’éclairage public de la ville, grâce à 25 lanternes éclairées à l’aide d’huile de pétrole, payées par une souscription de 2.377,50 Fr recueillie auprès de 236
personnes.
En juillet 1885, la construction de l’École Primaire Supérieure, décidée par son prédécesseur, est attribuée à M. Jean Raphaël pour 40.800 Fr. Il en pose la première pierre le 4 novembre. Elle ouvre  l’année suivante, le 20 septembre 1886.

On procède ensuite à l’agrandissement de l’École des filles et la mise en place de dortoir permettant d’accueillir 32 pensionnaires. Les travaux sont attribués à Mr BOBINET pour 19.339 Fr. Enfin, il fait installer en 1887 en haut de la place de la Mairie une double bascule (destinée au pesage des charrettes et des bestiaux)
avec un petit pavillon pour protéger le préposé au pesage.
Au plan national, la France participe en 1884 à une conférence européenne qui entérine les principes de colonisation et de « partage » du continent africain, et en 1885, Pasteur commence la vaccination de la rage.
Il est réélu pour un deuxième mandat le 20 mai 1888.

Au cours de ce second mandat :
• il a créé des syndicats (regroupant les propriétaires) auxquels il pense depuis 1887 pour faciliter la construction et l’entretien des chemins ruraux ;
• a lieu la vente de l’ancien cimetière (qui permet le financement de l’aménagement de la place de la République devant l’École supérieure, le futur lycée Clemenceau) et l’ouverture de la place Lazare Carnot (devenue le champ de foire aux porcs en août 1890) et des rues : Lamartine, Nicolas Rapin et Benjamin Fillon qui seront inaugurées le 14 juillet 1890 ;
• on étudie la construction d’un abattoir (qui serait situé le long de l’actuelle rue de la Poirasse, côté Mozée), projet d’un coût de 27.000 Fr qui sera abandonné en novembre 1889 faute de financement ;
• on décide de la construction du lavoir public du Moulinet, lequel sera définitivement adopté le 10 mars 1889 pour un prix de 3.000 Fr et réalisé fin 1890 (adjudication à Jean Bobinet) ;
• entre 1888 et 1891, il participe au traitement de l’affaire de la prolongation de la voie ferrée existante entre Fontenay et Cézais vers Chantonnay puis Cholet, sans succès ;
• on décide en fin 1890 le déplacement de l’hôtel des Postes et Télégraphes vers les 63-65 rue Nationale (appartenant à M. Berthereau), c’est-à-dire, les plus anciens d’entre nous s’en souviennent, au carrefour après l’hôtel du Mouton. La réalisation débute en septembre 1891 pour un cout 13.706 Fr ;
• au même moment, on décide l’agrandissement de l’École supérieure, car prévue pour 20 élèves, elle en a accueilli entre 39 et 66 depuis sa création en 1886. En outre, cela permettra de rapatrier au même endroit les trois classes primaires qui sont encore près de la Mairie. En juillet 1891, on contracte un emprunt de 37 871,28 Fr pour réaliser ces travaux ;
• on demande aux Chemins de Fer de l’État la réalisation d’un passage à niveau entre le fond de l’impasse Sully et la Michelière mais sans succès ;
• on décide la création d’une école des filles au Fuiteau, car on y recense 34 garçons et 32 filles ! coût 13.000 Fr.

Le 6 mai 1889, lors d’une des fêtes patriotiques dont il était à la fois le directeur et l’organisateur, il est fait chevalier de la Légion d’Honneur par le préfet Edmond Robert qui dans son discours met en avant son action au profit des écoles : « … il ne s’est pas contenté d’éclairer les rues de la cité, il a dressé dans la ville un phare qui se nomme l’École Supérieure… ». Peu après, il reçoit le titre d’inspecteur de l’enseignement technique du Gouvernement.

Au plan national, 1889 est l’année du début de la construction de la tour Eiffel. Et, au cours du mois d’avril de la même année, on introduit des plants de vigne américains pour reconstituer notre vignoble détruit par le phylloxéra. Enfin, en 1890, Clément ADER réussit un vol de quelques dizaines de mètres.

 

Il décède encore maire après quelques jours de maladie le 29 février 1892 à Chantonnay. Il n’avait pas encore 60 ans. Il est enterré le 4 mars devant plus de 3.000 personnes malgré les rigueurs de la température, son cercueil étant porté, de Puybelliard jusqu’au cimetière de Chantonnay (ou 7 hommages lui ont été rendus), à bras par les ouvriers des fours et de la minoterie de Pont Charron.

 

 

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